Contribution à l’amélioration d’un système de post-traitement des EUT (Fatma Mansouri)
L’épuration des eaux usées par les macrophytes est un procédé de traitement par voie naturelle (ou zone humides artificielles) au développement récent. Il s’agit d’une technique vraisemblablement prometteuse, dans le contexte local, récemment adoptée pour le traitement des eaux de certaines localités tunisiennes, mais également mise à l’épreuve, voire en expérimentation, dans certains sites pilote.
L’objectif de la présente étude est d’évaluer les performances de la station d’épuration pilote de filtre planté à macrophytes de Sidi Amor (STEP Sidi Amor, patrimoine de l’ONAS depuis 2017), et de dégager les principales défaillances de fonctionnement ainsi que les perspectives d’amélioration. La filière de traitement comprend deux filtres plantés à écoulement horizontal (montés en parallèle) et un bassin de maturation (lagune de finition).
L’analyse des performances de la STEP est basée dans un premier temps sur l’historique de monitoring de la qualité des eaux usées traitées, depuis la mise en eau, fournie par l’ONAS et portant essentiellement sur des paramètres physico-chimiques (MES, CE, DBO5, DCO, NtK, Pt) et bactériologiques (CF). Les principaux résultats obtenus montrent des rendements épuratoires satisfaisants pour les paramètres étudiés et une qualité d’eau usée traitée conforme à la la norme de réutilisation à des fins agricoles, NT 106.03.
Cependant, la qualité de l’eau à l’entrée de la STEP est fluctuante et aurait engendré vraisemblablement des phénomènes de colmatage notamment pour le premier filtre planté. Le recours à la prospection électrique (technique d’exploration géophysique) nous a permis de confirmer cette hypothèse et d’identifier les différentes zones de colmatage et d’obstruction à l’écoulement de l’eau dans le filtre. En effet, les profils de résistivité obtenus révèlent une grande hétérogénéité au niveau du premier filtre, visiblement en étroite relation avec la densité de macrophytes, mais également une détérioration en partie de la géomembrane et une grande fraction boueuse limitant la répartition régulière de l’effluent sur la totalité de filtre. En revanche, le deuxième filtre demeure moins impacté et présente par ailleurs une densité relativement homogène des macrophytes.