Historique
La gestion des sols en Tunisie : c’est un lieu commun de parler de la dégradation et l’appauvrissement des terres agricoles en Tunisie et en Méditerranée. Dans le cas de notre site, cette réalité était exprimée à une échelle maximale et presque caricaturale. Les terrains à valoriser par notre projet étaient situés en pente dans un bassin versant abandonné ; de plus ils avaient été exposés durant longtemps à de nombreux facteurs de dégradation des sols : mauvaises pratiques de labours et de surpâturages, lessivages du sol, déforestations sans relâche par les incendies, défrichements illégaux, extractions de carrières, etc…
Ravinement
Les problèmes de ravinement étaient d’une gravité telle qu’ils ont provoqué par endroits des fissurations avec glissements de terrain et la disparition des couches arables. Les analyses pratiquées par les services du Ministère de l’Agriculture et par des experts indépendants convergeaient dans leurs constatations de pauvreté extrême et même de non viabilité agricole.
Travaux de conservation des eaux et du sol (CES)
Le GDA conscient de ces limites, n’était pas d’accord avec l’option de non viabilité, car son projet de gestion durable des sols consistait précisément à prouver le contraire et militer, à travers une initiative collective locale, pour la réhabilitation de ces sols. Une série d’actions a été menée, tel que détaillée ci-dessous :
1 – Ouvrages de stabilisation par des ouvrages de gabion avec le soutien du CRDA Ariana.
2 – Reboisement des berges et fixations organiques.
3 – Réalisations de banquettes, diguettes et autres techniques combinant divers facteurs de conservation du sol et de l’eau, tels le contrôle de l’érosion et l’amélioration de l’humidité des sols.
En interceptant et en retenant le ruissellement, les diguettes augmentent l’infiltration de l’eau dans le sol, améliorent l’humidité du sol, et dans une faible mesure, rechargent les nappes souterraines peu profondes. Ces diguettes en terre sont très efficaces pour réduire l’érosion et piéger les sédiments en suspension, ce qui a un effet fertilisant largement vérifié par les riverains.
En s’inspirant de modèles réalisés dans la région et de modèles de bonne pratique transmis par la FAO, nous avons réalisé de nombreuses techniques à effet de limitation de ruissellement et de lutte contre l’érosion, telles les banquettes en demi-lunes au pied de chaque olivier.
4 – La collecte des eaux (CE) comme facteur de conservation du sol
La CE peut aussi contribuer à contrôler le ruissellement des eaux et éviter l’érosion excessive des sols en empêchant les sédiments riches en nutriments d’être évacués du système agricole. Nous détaillons notre expérience dans ce domaine dans la rubrique Gestion de l’eau.
5 – Paillage
Les paillis appliqués sur le sol constituent une couche protectrice qui forme un microclimat. Ils peuvent être en matière organique (bois, foin, feuilles, aiguilles, coquilles) ou artificielle (plastique, géotextiles). En général, les paillis sont utilisés pour réduire les pertes en eau par évapotranspiration, réduire la croissance des mauvaises herbes, protéger contre la chaleur et le froid et apporter des nutriments au sol. Les paillis organiques, en particulier, créent des conditions idéales pour les microorganismes. Nous avons constaté le bénéfice en matière d’économie d’eau avec ce paillage et l’avons montré a tous nos visiteurs (stagiaires INAT, agriculteurs et riverains, associations environnementales).
Le projet du GDA est également en ligne avec la démarche du Ministère de l’Agriculture pour la promotion de l’emploi en milieu forestier fragile, en particulier dans la promotion de micro-entreprises forestières basée sur la valorisation des produits forestiers non ligneux, la lutte contre l’érosion et la gestion durable des sols, primordiale dans cette démarche.