Living Lab REUT
Un Living Lab est une méthode de recherche en innovation ouverte qui vise le développement de nouveaux produits et services. L’approche promeut un processus de cocréation avec les usagers finaux dans des conditions réelles et s’appuie sur un écosystème de partenariats public-privé-citoyen.
Phénomène initié à la fin des années 1990 au M.I.T. Media Lab, puis développé en Europe avec la création en 2006 d’un réseau européen des Living Labs (ENoLL), il existe aujourd’hui plus de 340 Living Labs dans plus de quarante pays à travers le monde.
« C’est un écosystème ouvert porté par les usagers qui engage et motive toutes les parties prenantes, stimule le codesign et la cocréation de technologies, de produits, de services, d’innovations sociales, crée de nouveaux marchés et permet la transformation de comportements. »
ENoLL (European Network of Living Labs), 2011
Caractéristique d’un LivingLab : un projet porté par ses utilisateurs dès sa création –
Éléments centraux de l’approche, les utilisateurs sont impliqués à toutes les étapes du processus de développement de l’innovation ; que ce soit dans des activités de cocréation,
d’exploration, d’expérimentation et d’évaluation à titre d’experts des usages. Ils détiennent en effet la connaissance la plus pertinente du contexte de vie dans lequel sera déployée l’innovation.
Les usagers contribuent au processus d’innovation dans le Living Lab de façon continue, proactive et au même titre que les autres parties prenantes, qui ont traditionnellement le monopole du processus de développement
Le projet de Réutilisation des Eaux Usées Traitées à Sidi Amor est un Living Lab car cette méthodologie fut appliquée dans son approche et son développement dès le début.
A l’origine il y a un bassin d’eaux usées traitées de la ville implantée sur la colline de Sidi Amor à l’usage des agriculteurs de la plaine pour du fourrage. Mais l’eau étant insuffisamment traitée les agriculteurs ne voulaient pas l’utiliser et le trop plein du bassin inonde régulièrement les terres du GDA. Hormis la nécessité de lutter contre l’érosion et les dégâts provoqués par ces débordements intempestifs et fort de ce constat, le GDA initia un projet de filtration tertiaire par lagune comportant des plantes phyto-épuratrices, du sable et gravier, financé par la Banque Mondiale. Le GDA démontrait ainsi aux agriculteurs la possibilité d’obtenir une eau usée traitée de meilleure qualité et leur permettre de développer une agriculture à haute valeur ajoutée (expériences sur le coton, le géranium, le rosier) et d’une pierre deux coups, accédait aussi à une source hydrique pour ses propres besoins.
Lors des feux de forêt de l’été 2021, cette ressource d’eau traitée s’est découvert une vocation insoupçonnée et providentielle : elle a permis la lutte par les riverains contre l’incendie qui était sur le point de décimer complètement la forêt de Sidi Amor.
Ainsi les utilisateurs que sont les agriculteurs partenaires et le GDA sont porteurs de ce projet.